Auto-édition
Vous voulez vivre de votre plume ? Devenez un auteur professionnel. Ce qui veut dire apprendre votre métier, mais comme tout indépendant, apprendre aussi ce que c’est que de créer une activité et de la développer.
Ça n’a rien d’insurmontable, c’est même totalement passionnant. C’est un travail intellectuel, qui demande une expertise, et qui est source d’excellentes remises en question.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui veut publier son premier e-book en autoédition ?
Tout dépend de pourquoi vous le publiez.
Si c’est parce que vous avez toujours rêvé d’être publié(e), alors il vous suffit de vous inscrire gratuitement sous n’importe quelle plateforme de publication en ligne (KDP, Kobo, etc… ). Certaines maisons d’édition vous proposent des contrats d’édition et s’occupent de le faire à votre place.
Attention toutefois à ce genre de formule : ne pas confondre un contrat d’édition à compte d’éditeur (qui est « gratuit » pour l’auteur au départ, et dans lequel l’éditeur se rémunère sur les royalties), avec un contrat d’édition à compte d’auteur, où c’est l’auteur qui paye la maison d’édition pour produire son livre. Souvent pour des sommes de plusieurs milliers d’euros, rarement rentabilisées pour l’auteur.
La dénomination identique des deux appellations en fait une source de confusion très importante pour les auteurs débutants.
Une fois que vous avez choisi votre formule, alors vous pouvez plonger joyeusement dans la partie de création de votre e-book. Ça s’appelle l’édition de livre. Et vous allez rire, c’est un vrai job en soi ! Ce n’est pas pour rien qu’on rémunère des éditeurs pour le faire à notre place.
Si vous publiez pour vendre vos livres au plus grand nombre alors non seulement cette partie doit être maîtrisée de façon irréprochable, mais en plus il va vous falloir le faire en gardant en tête que c’est la base de vos ventes.
En effet, on ne vend pas un torchon. Ou alors, jamais très longtemps. Et les plateformes en ligne encourageant largement les témoignages de vos acheteurs, c’est aussi créer des bâtons pour vous faire battre que de négliger cet aspect. Les haters sont sans pitié avec les torchons, et ne vous feront pas de cadeau. Normal. Après tout, ils ont payé pour votre livre, ils sont en droit d’en obtenir un de qualité normale.
Lorsque vous vendez votre livre, ou n’importe quoi d’autre, il s’agit d’un produit et il se doit d’être parfait.
Toutefois, il est possible d’apprendre ce que vous devez savoir, il s’agit juste de bien prêter attention à plusieurs points :
- La mise en forme de votre texte. Elle est moins sophistiquée dans un e-book que dans un livre papier, parce que vous n’avez pas besoin de page de garde, mais ce n’est pas une raison pour la négliger. Il faut que votre texte soit dans une police facilement lisible sur une liseuse, et bien entendu, attention aux veuves et orphelines… Oui, ça veut dire relire une énième fois son livre, et le vérifier chapitre par chapitre. Courage ! On n’a rien sans rien…
- La mise en forme de vos titres. Eh oui, tous les traitements de textes ont des fonctionnalités pour mettre en forme automatiquement vos titres. N’allez pas croire que le simple fait de mettre vos titres en gras, police 48 et au milieu de vos textes en font des titres. Il faut que vous les identifiiez comme tel pour votre logiciel. Pourquoi ? Pour gagner ENORMEMENT de temps sur une des étapes suivantes, pardi :
- La transformation de votre document texte en e-book. Eh oui, un e-book, c’est un format particulier. Pourquoi ? Parce qu’une liseuse n’est pas un logiciel de traitement de texte. Vous pouvez naviguer dans le texte, le grandir ou le diminuer avec une mise en page automatiquement corrigée, et plein d’autres fonctionnalités. La mauvaise nouvelle ? Tous les créateurs de liseuses ont leurs formats propriétaires. Les deux principaux que vous devrez utiliser ? Epub et Mobi. Éventuellement pdf, mais je ne le recommande pas, le rendu sur liseuse est souvent déplorable. Et comment on fait cette transformation ? Ben, il faut un logiciel spécial pour ça. Courage, Amazon fournit le sien : Kindle Create. Il est simplissime, totalement gratuit, et il arrive avec son mode d’emploi dans votre langue. Vous pouvez aussi opter pour un autre logiciel gratuit : Calibre.
- Une fois que vous êtes dans ce logiciel et que vous avez chargé votre manuscrit, vérifiez que le logiciel a bien reconnu l’intégralité de vos titres. Si ce n’est pas le cas, je conseille de repartir du manuscrit pour modifier votre document initial. Il pourra ainsi vous servir de trame pour votre prochain livre, et vous faire gagner beaucoup de temps. Sinon, vous pouvez aussi corriger directement dans votre logiciel de création d’e-books.
- Il vous reste à créer une couverture et à la charger dans votre interface de publication. Là, deux points essentiels : La couverture est un des arguments de vente les plus efficaces que vous puissiez avoir. C’est donc un point marketing fondamental pour vos ventes. Ne la négligez pas. De plus, son format ne doit pas être laissé au hasard : il faut une excellente résolution, une conception qui permettre de lire clairement le titre et le nom d’auteur, surtout en miniature, et bien entendu, il faut que son format soit compatible avec votre logiciel de création d’e-books. Faire appel à un graphiste professionnel peut être une excellente idée. Pour quelques centaines d’euros, vous pouvez avoir un résultat professionnel. Ai-je mentionné qu’il faut exclusivement utiliser des images libres de droits ? Non ? C’est pourtant une évidence. Oubliez la recherche sur Google Image pour votre couverture, c’est juste aller au devant de beaucoup d’ennuis, surtout si vous arrivez à vendre vos livres.
- Votre 4ième de couverture : ben oui, un lecteur potentiel va vouloir lire le résumé de votre livre, pour se décider à l’acheter. Vous pensez bien qu’une bonne 4ième de couverture fera la différence entre un potentiel acheteur qui passe à autre chose et un futur lecteur-fan. C’est donc du marketing pur, et là, il faut la peaufiner, selon les codes de votre genre, et lui appliquer un copywriting le plus poussé possible.
- Votre résumé d’auteur : Comment ça, vous n’avez pas envie de parler de vous ? Vous préférez vous cacher derrière vos livres ? Et vos fans, alors, ils vont se nourrir de quoi ? Savoir parler de soi est une base fondamentale lorsque vous voulez devenir auteur. Ça aussi, ça s’apprend, pour ne pas être trop timide, mais aussi pour ne pas dévoiler des parts intimes de soi que les haters se feront une joie d’exploiter pour vous faire du mal. Internet est ainsi fait qu’il n’y a pas de limites à ce que les gens peuvent y dire. Et croyez-moi, ils ne se gênent pas pour le faire. Il faut donc apprendre à créer des liens à distance, tout en se protégeant.
- Les mots-clefs de référencement de votre e-book. Mais qu’est-ce que c’est que cette bestiole, encore ? Figurez-vous que les plateformes sur lesquelles vous allez mettre vos livres sont des moteurs de recherche. Comment fonctionnent les moteurs de recherche ? Avec des mots-clefs. Choisissez les bons, et ils vont amener spontanément des tonnes de lecteurs sur vos livres… Optez pour les mauvais… Inutile de vous faire un dessin. Vous pensez toujours que de publier un e-book est suffisant pour qu’il se vende ? Non ? Bien, vous commencez à comprendre qu’il faut apprendre pas mal de choses pour devenir un auteur qui vit de sa plume.
Voilà, vous avez fait le plus gros du travail, et il ne vous reste qu’à fixer le prix de votre livre, et de décider sur quelles plateformes vous voulez être publié(e). Est-ce que le prix est important ? Il est fondamental en marketing du livre. Ça aussi, ça s’apprend, de fixer son prix.
Bravo pour être arrivé(e) jusque-là. Il ne vous reste plus qu’à attendre que la plateforme valide votre roman.
Bienvenue dans la grande famille des auteurs auto-publiés !
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Comment devenir un écrivain et vivre de sa plume ?
Le fait qu’il y ait deux questions en une prouve bien le malaise actuel de notre génération par rapport aux auteurs.
Les auteurs sont considérés comme des artistes. On devrait être heureux de simplement écrire. Et il ne faudrait pas non plus espérer en vivre.
Vous rigolez ? Il ne manquerait plus que ça, que les gens puissent vivre d’un travail qu’ils aiment !
Mais le monde a changé. Avant, les éditeurs avaient la main mise sur le marché. Puis les librairies en ligne sont arrivées. Tout le monde peut pondre une dizaine de pages et les mettre en ligne.
Ne vous leurrez pas. Amazon flatte simplement l’ego des gens pour arrondir son chiffre d’affaire. Tu as vu ? Je suis écrivain, j’ai publié mon livre ! En 3 clics et 5 minutes.
Pour certains, c’est suffisant. Pour en vivre, certainement pas.
Un auteur inconnu, en moyenne, peut espérer vendre quelques centaines d’exemplaires de son premier roman s’il a signé chez un éditeur qui fait son travail comme un professionnel. Ce qui revient à environ quelques centaines d’euros de revenus. Pour plusieurs mois de travail, au bas mot, c’est pas cher payé.
De plus, en France, vu que les cotisations sociales viennent d’être uniformisées par monsieur le président Macron, vous pouvez retirer de cette somme une part non négligeable reversée à l’URSSAFF depuis le 1er janvier 2019.
(à noter que cette part a quasiment doublé, maintenant, par rapport aux cotisations lorsqu’elles étaient prélevées par l’AGESA, avant le 1er janvier 2019).
Alors, faut-il se résigner et se dire que l’écriture n’est pas pour vous ?
Non.
Par contre, il faut faire les choses correctement. C’est à dire de façon professionnelle.
- Formez-vous à l’écriture. N’importe quel professionnel manuel va passer au moins deux ans en apprentissage. Pour les professions intellectuelles, c’est encore plus long (en moyenne 3 à 5 ans). Et il n’y a pas plus intellectuel que l’écriture…
- Ce qui veut dire : choisissez avec beaucoup de précautions vos formateurs. Les stars qui ont vendu des best-sellers sont rarement les meilleurs pédagogues. Et les formations à l’écriture de qualité sont rares. Ce qui n’est pas une raison pour ne pas apprendre. Au pire, il y a d’excellents livres sur le sujet.
- Prenez du plaisir à vous former à devenir un écrivain professionnel. Faites-le parce que ça vous passionne, sinon vous n’y arriverez pas.
- Formez-vous au marketing internet. Si vous restez dans les circuits traditionnels de l’édition, aucune chance pour vous de toucher plus que 8% de droits d’auteur, au mieux. Impossible de tirer un salaire de royalties pareilles.
- Si vous pensez qu’il suffit de créer un blog sur l’écriture pour en vivre, vous êtes dans l’erreur. Il en faut un, certes. Mais il faut aussi des systèmes automatisables, une communauté, et de la gestion de vos contenus pour en faire une réelle activité.
- L’automatisation de votre communication et de votre marketing d’auteur sera un passage obligatoire si vous voulez pouvoir continuer d’écrire. Sinon, vous passerez votre temps sur les réseaux sociaux pour répondre à tout le monde. La bonne nouvelle ? Ces systèmes sont parmi les outils professionnels les moins chers au monde. Comparez une activité d’auteur avec un boulanger, vous verrez que vous serez gagnant de plusieurs dizaines de milliers d’euros au départ. Et avec des perspectives de progression de CA infiniment plus grandes.
- Les GAFAs ne sont pas vos amis : ni Amazon, ni Google (via YouTube), ni Facebook, ni Apple sont des humanitaires. Si c’est gratuit, c’est que c’est VOUS le produit. Apprenez à vous servir d’eux, et à ne pas les servir en retour. Ça veut dire avoir une excellente gestion du contenu gratuit et du contenu payant que vous produisez.
- Créer sa communauté de fans et en vivre est relativement facile et rapide lorsqu’on sait bien s’y prendre. Et vous n’avez pas besoin de millions de personnes fanatiques pour cela, quelques milliers de personnes sont suffisantes. Steve Jobs disait qu’il suffit de 1000 vrais fans pour faire une entreprise millionnaire. Quand on n’a pas son talent, il en faut un peu plus. Mais certainement pas des millions, comme veulent vous faire croire les GAFAs.
- Ne vous cachez pas derrière vos livres. Ce que vos fans vont acheter d’abord, c’est VOUS, en tant qu’auteur. Le bon côté de la chose : vous pourrez leur vendre n’importe laquelle de vos productions : livres, nouvelles, poèmes,… et même des vidéos, des photos, etc.. En fait, ce n’est pas exactement vous, que vous allez vendre. C’est votre personnage-auteur (indispensable lorsqu’on a une visibilité sur le net), et votre Univers. Les deux sont déclinables à l’infini, et sur toute sorte de supports. Mais il faut les préparer avant de se lancer. Ne vous mettez jamais « à poil » sur le net, vous le regretteriez.
- Vous aurez des haters, des rageux. On ne peut pas plaire à tout le monde, surtout quand on vit de son contenu sur le net. Mais le pendant de la chose, c’est que votre communauté va vous aimer à la folie, et vous le dire tous les jours. Il n’y a pas meilleur job au monde.
En résumé, vous voulez écrire ? Parfait !
Vous voulez vivre de votre plume ? Devenez un auteur professionnel. Ce qui veut dire apprendre votre métier, mais comme tout indépendant, apprendre aussi ce que c’est que de créer une activité et de la développer.
Ça n’a rien d’insurmontable, c’est même totalement passionnant. C’est un travail intellectuel, qui demande une expertise, et qui est source d’excellentes remises en question.
C’est également une activité qui vous replace au cœur de l’humain, de la création de lien et qui va vous donner une visibilité exceptionnelle. Sincèrement, il y a peu d’activités au monde où vos clients vous disent tous les jours qu’ils vous aiment et attendent avec impatience vos prochains écrits.
Maintenant, comme toute profession, elle demande d’être apprise, et elle demande un certain apprentissage avant de donner des résultats. Alors, soyez indulgent avec vous-même, apprenez des meilleurs, apprenez à vous vendre, en particulier sur internet, et il y a peu de raisons pour que vous ne puissiez pas vivre de votre plume.
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